La traitrise en politique

Je suis profondément déçu par l’attitude complétement ignoble des députés UDF vis à vis de François Bayrou. C’est tout simplement honteux. De Robien a eu sa revanche sur F. Bayrou.

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Voici ce qu’ils ont publié sur le Figaro.fr

Par les députés du groupe UDF et apparentés Jean-Pierre Abelin, Pierre Albertini, Pierre-Christophe Baguet, Christian Blanc, Charles de Courson, Stéphane Demilly, Jean Dionis du Sejour, Philippe Folliot, Francis Hillmeyer, Olivier Jarde, (suppléant de Gilles de Robien), Yvan Lachaud, Maurice Leroy, Claude Leteurtre, Hervé Morin, Nicolas Perruchot, Jean-Luc Preel, François Rochebloine, Rudy Salles, André Santini, François Sauvadet, Francis Vercamer, et Philippe Vigier, (candidat dans la 4 e circonscription d’Eure-et-Loir)

À l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, qui avait conduit près de 7 millions de Français à se reconnaître dans le projet du centre défendu ­par François Bayrou, les 4/5 des députés UDF, de nombreux sénateurs et députés européens ont décidé de voter pour Nicolas Sarkozy. Cette décision était fondée sur trois raisons ma­jeures.

Il était clair d’abord que le programme de Ségolène Royal était incompatible sur des points centraux – économie, retraites, 35 heures, interventionnisme public débridé – avec les exigences de redressement de la France. Le projet de Nicolas Sarkozy, son souci d’en finir avec le tout-État, sa volonté de réformer les modalités d’intervention de la puissance publique et sa détermination à fonder la relance économique du pays sur une mobilisation beaucoup plus forte des capacités de travail, d’innovation et d’investissement, rencontrent très largement les préoccupations de l’UDF.

S’agissant de l’État impartial, au respect duquel l’UDF a toujours été particulièrement attentive, nous avons accueilli positivement les propositions de Nicolas Sarkozy relatives au statut de l’opposition et à la ratification des nominations aux grands emplois par les commissions parlementaires compétentes décidant à la majorité qualifiée. Nous avons noté l’accord de principe de Nicolas Sarkozy sur l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les élections législatives de 2012 et nous souhaitons que cette introduction ne se fasse pas à des doses homéopathiques, mais vise à permettre à la majorité des députés de représenter une majorité des électeurs.

Sur l’Europe, les propositions institutionnelles de Nicolas Sarkozy, qui reprennent l’essentiel des avancées du traité constitutionnel, nous ont semblé de nature à amorcer le processus de relance de la construction européenne et à remettre la France à sa place, la première, dans les instances de décision de l’Union. Nous nous sommes réjouis de la volonté affichée par le nouveau président d’infléchir la négociation avec la Turquie dans la direction d’un partenariat privilégié. De plus, il ne s’est pas associé, comme Ségolène Royal, à des forces antieuropéennes, Jean-Pierre Chevènement ou Laurent Fabius.

Au soir du 1 er tour de l’élection présidentielle, la question qui se posait pour nous était la suivante : comment faire en sorte que les 6,7 millions d’électeurs qui avaient entendu le message de François Bayrou et voté pour lui puissent peser sur la vie politique des cinq prochaines années ? Comment, par exemple, faire en sorte que sur la rénovation de la vie politique, la construction européenne, l’éducation ou les 35 heures, le message de François Bayrou soit pris en compte dans la nouvelle majorité ?
Puisque, tant à gauche qu’à droite, dès le matin du 23 avril, on estimait l’UDF compatible, il fallait poser sur la table les conditions d’un accord de gouvernement, clairement et pu­bliquement, en indiquant les points incontournables d’un gouvernement de coalition avec un groupe parlementaire conséquent pour veiller à l’application de cet engagement réciproque. C’eût été au moins dans la pure logique de notre campagne.

L’UDF aurait pu ainsi marquer fortement de son empreinte la politique des cinq prochaines années et rendre utiles les 6,7 millions de voix qui s’étaient portées sur François Bayrou au 1er tour.

En désignant Nicolas Sarkozy comme l’adversaire principal, l’UDF — même transformée en Parti démocrate — court un risque d’isolement important ; d’autant qu’il lui faudra bien, quoi qu’on en dise, passer un accord au soir du 1 er tour des élections législatives, si l’UDF veut encore se faire entendre à l’Assemblée nationale durant ces cinq prochaines années. Cet accord ne peut pas être passé avec l’UMP puisque François Bayrou déclarait que Nicolas Sarkozy était le candidat pour lequel il ne fallait pas voter…

Nous considérons qu’il est du devoir d’une UDF libre de concourir à sa manière, avec ses méthodes et ses priorités, à l’œuvre de redressement qui s’impose aujourd’hui. Nous sommes attachés à la constitution d’une majorité pluraliste, fondée sur le dialogue et la coopération de formations politiques porteuses de la diversité des sensibilités françaises. Nous constatons à cet égard que Nicolas Sarkozy a marqué de longue date ses réserves à l’idée d’un parti unique de la majorité. Nous observons qu’il se déclare, avec plus de sagesse que son pré­décesseur, favorable à l’exis­tence d’un centre libre au sein d’une nouvelle majorité présidentielle.

C’est pourquoi, tout en conservant notre autonomie au Parlement, et sans intégrer l’UMP, nous inscrivons sans hésitation notre démarche dans la majorité présidentielle qui se dessine. Il est impératif de créer les conditions du rassemblement le plus large possible, dont la France a tant besoin… et que nous avons défendu avec acharnement durant toute la campagne électorale.

2 réponses to “La traitrise en politique”

  1. Cha Cha a dit:

    Depuis son élection nicolas sarkosy a fait très fort au niveau symbolique : après son remarquable discours de la salle Gaveau que j’ai particulièrement apprécié que de déconvenue.
    Fêter sa victoire au Fouquet’s, (Symbole particulièrement apprécié par le “ peuple français “ ! ), se rendre à Malte en jet privé, louer le “ Paloma “ à 173000 € la journée : ceci afin de faire une retraite, nécessaire pour rentrer dans la fonction de chef d’état. De qui se moque t-on ? Ceci est- il le comportement d’un chef d’état qui devra demander et exiger de chaque français des efforts afin de redresser “ la maison France “? Non ! ceci est le comportement d’un parvenu, ou le comportement d’un membre de la mafia russe, que nous connaissons bien sur la Côte d’azur. Les symboles sont forts. Cette facture, qui s’élèvera à environ 500000 €, sera-t-elle réglée par Mr Sarkozy, par l’UMP, ou par le groupe Bolloré ? Dans tous les cas de figure, cela est inadmissible.
    Alors que Mr Sarkozy, au cours de sa campagne, a eu recours aux enquêtes d’opinion avant de lancer une nouvelle proposition, afin d’être en phase avec le peuple français, une fois élu se moque bien d’être en phase avec les français.
    Ce soir je suis très en colère, j’ai été berné. Une fois de plus les belles paroles, prononcées au cours d’une campagne électorale, ne sont que de la poudre au yeux.
    Mépriser à ce point des millions de français en situation difficile, dont beaucoup d’ailleurs ont voté pour lui, relève de l’inconscience et de la goujaterie, et pour tout dire de la bêtise.

  2. MaT a dit:

    Je suis d’accord avec toi mais ce qui est malheureux c’est qu’une majorité de Francais a voté pour lui, sans s’être renseigné un minimum sur le personnage…
    Pourquoi Sarko est-il autant critiqué ? Il y a bien des raisons…

    Maintenant que le vote est passé, il est trop tard pour revenir en arrière, fallait le faire le 6 mai.
    La France a voté Sarko, elle devra l’assumer… :sad:

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