UMP / UDF : le couple qui s’assume pas…

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François Bayrou fait sa campagne à gauche – ce qui est honorable.

Mais ce monsieur et son parti, font une politique par la preuve à droite et systématiquement alliée à l’UMP dans l’ensemble des scrutins et des exécutifs locaux, régionaux et nationaux.

Le Monde fait un premier bilan de cette majorité de députés UDF qui n’ont toujours pas décidé de quitter l’allié de toujours, l’UMP.

D’ailleurs, n’assistons nous pas à une vraie comédie politico posturale?

Après avoir souvent mis en doute la stratégie de François Bayrou, les députés UDF profitent de sa percée. Mais restent prudents face à certains mots d’ordre du candidat, comme la « rupture » avec l’UMP et l’effacement du clivage droite-gauche. Des thèmes qui passent mal auprès d’un électorat anciennement ancré à droite.

 


Certains ont préféré mettre entre parenthèses leur propre campagne. « Sur le terrain, personne ne s’intéresse aux législatives », souligne Rudy Salles, député des Alpes-Maritimes. « Les candidats investis dans le département augmentent leur notoriété en faisant campagne pour François Bayrou, et ça suffit à notre bonheur », ajoute-t-il. Une césure confirmée par Jacques Rocca Serra. « On a pris le parti de ne pas s’occuper des législatives. On concentre tout sur la présidentielle. Pour le reste, on verra après », indique le conseiller régional UDF et adjoint au maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

Député de la Côte-d’Or, François Sauvadet s’efforce de rester « très arrimé sur le fond », en insistant sur le diagnostic socio-économique formulé par le candidat de l’UDF. Son collègue du Calvados, Claude Leteurtre, reconnaît que « les gens ne comprennent pas de prime abord qu’on veuille rompre avec l’UMP ». « Il faut expliquer ce qu’on veut faire, que le pays est en pleine crise, qu’il y a nécessité d’une nouvelle donne politique. Culturellement, nos électeurs fonctionnent sur une alliance avec l’UMP. Cela leur semble naturel », poursuit-il. Un rapprochement avec le PS ? « Je ne parle jamais de ce sujet dans mes réunions. Et, on m’en parle peu. Franchement, on ne semble pas prêt à cela. Les alliances, on verra cela après le premier tour. Pour l’instant, chacun roule à fond pour son champion. »

Dans la Somme, le ralliement à Nicolas Sarkozy du maire d’Amiens, Gilles de Robien, a créé un certain désarroi. L’ancien suppléant du ministre de l’éducation nationale, Olivier Jardé, n’a pas encore exprimé de préférence entre les candidatures Bayrou et Sarkozy.

L’autre député UDF du département, Stéphane Demilly, a pris position en faveur de M. Bayrou, mais souligne que son suppléant lors des élections législatives de juin sera, comme en 2002, Jean-Pierre Viénot, maire (UMP) de Péronne : « Il y a les jeux stratégiques nationaux et le travail sur le terrain. Ce sont deux choses différentes. Les bagarres à Paris, c’est pas mon truc. »

Bien qu’étant sur la ligne Robien, Isabelle Griffoin, présidente de la fédération départementale de l’UDF, a laissé les « clés » de la permanence amiénoise aux militants qui font campagne pour M. Bayrou. Signe d’un climat relativement serein entre la majorité « bayrouiste » et la minorité « robieniste » localisée à Amiens intra-muros.

Approuvant sans réserve la ligne Bayrou, le député de la Loire et président départemental de l’UDF, Gilles Artigues, se dit persuadé que « c’est le moment de sortir le pays d’un affrontement stérile entre la droite et la gauche ». Mais il reste discret sur l’éventuelle « rupture » qui pourrait l’amener à conduire sa propre liste aux municipales, face à celle du maire UMP de Saint-Etienne, Michel Thiollière, dont il est l’adjoint. « Rien n’est décidé. Rien n’est exclu, observe-t-il. Je ne le ferai que s’il y a une attente d’une offre différente au niveau local. Je ne veux pas être responsable du basculement de la ville à gauche ».

L’autre député UDF de la Loire, François Rochebloine affirme être « totalement en phase » avec M. Bayrou, mais se dit « prêt à suivre » le centriste dans la création d’un nouveau parti politique. Mais le vice-président du conseil général de la Loire reste tout aussi fidèle à son président UMP, Pascal Clément. « L’assemblée départementale, c’est très différent. On est là pour gérer », affirme-t-il.

Député du Nord et maire de Wasquehal, Gérard Vignoble – ancien socialiste passé au Centre des démocrates-sociaux en 1988 – estime être à la tête d’une sorte de « laboratoire » bayrouiste. Pour autant, M. Vignoble relève que « les gens sont référencés par rapport au clivage droite-gauche, et ont du mal à comprendre qu’on puisse changer de système ».

Également député du Nord et maire de Hem (Nord), Francis Vercamer assure que « les habitants sont moins politisés qu’on veut bien le dire ». Mais insiste sur la dominante protestataire : « Je crois que ces personnes seraient tentées de voter Le Pen pour donner un coup de pied dans ce paysage, s’il n’y avait pas Bayrou. C’est ce que quelqu’un vient de me dire : « Ils n’ont pas encore compris la leçon de 2002 !«  ».

Dans les terres radicales du Lot-et-Garonne, UMP et UDF travaillent ensemble. Chahuté sur son blog par un internaute « perplexe » devant ses « retournements de vestes », le député UDF Jean Dionis du Séjour a mis sous le boisseau les critiques formulées à l’encontre de M. Bayrou. Mais il prévient toutefois que « les élus vont rester dans leur logique d’alliance avec l’UMP ».

Jean-Baptiste de Montvalon

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