Le mystère de la “France, aimez la ou quittez la”
Je viens enfin de comprendre à qui s’adresser cette phrase Villieriste, reprise par Sarkozy.
Elle ne s’adresse en fait pas aux étrangers. Ils n’ont, en effet, guère le choix d’aimer un autre pays que celui qui a bien voulu les accueillir dans des conditions de dignité – malheuresement remis en cause par les lois sur l’immigration. La misère ou l’absence de démocratie les ont poussé à quitter une terre qu’ils aimaient.
Cela s’adresse tout simplement aux Francais qui, d’après le Figaro, dans la France d’avant, n’ont plus “honte” de quitter la France.
Pleurons tous par solidarité! Pauvres riches :’(
Les Français n’ont plus de complexe et certains quittent le pays sans états d’âme.
LE PATRIOTISME s’arrête-t-il aux frontières du porte-monnaie ? Certains revendiquent encore haut et fort la fierté de payer leurs impôts en France. Mais de plus en plus de Français envisagent de quitter le pays sans rougir. « Ceux qui partent n’ont plus honte. Avant, ils se sentaient un peu fautifs, ils avaient l’impression de déserter. Aujourd’hui, le sujet est abordé sans complexe et, dans certaines régions, on en parle ouvertement dans les réunions de clubs locaux, estime Yann de Givré, avocat associé et directeur du département fiscal de Fidal. Il y a même un phénomène de mimétisme. On passe à ses amis l’adresse d’un conseil qui a tout organisé. » Car, dans certains établissements, on livre le service clés en main, du montage fiscal, bien sûr, à la recherche d’un appartement en passant éventuellement par l’inscription des enfants à l’école.
Le départ de Johnny Hallyday va-t-il en décomplexer d’autres ? « Les départs s’accélèrent », estime d’ores et déjà Jean-Yves Mercier, avocat associé à CMS Bureau Francis Lefebvre.
La vente d’entreprises, moment critique
« Les plus jeunes qui partent pour créer leur entreprise vont en Grande-Bretagne, ceux qui vendent leur entreprise, en Belgique car il n’y a pas d’impôt sur les plus-values de cession de titres », rappelle Sandrine Quilici, chez Pictet. La cession d’une entreprise est le moment clé où la fibre patriotique du contribuable faiblit. Sachant que 500 000 PME seront à vendre dans les dix années qui viennent, les candidats au départ risquent de se multiplier. « On assiste à une démocratisation des candidats au départ. Au début des années 1990, ceux qui partaient avaient des fortunes de plusieurs milliards de francs. Aujourd’hui, les chefs d’entreprises évaluées entre 15 millions et 20 millions d’euros posent régulièrement la question », indique Philippe Bruneau, banquier et auteur du livre Le travail ne paie pas. Pour lui, pourtant, en dessous de 25 millions d’euros de patrimoine, la France reste compétitive.
D’autant que quitter la France n’est pas un geste anodin. C’est un vrai changement de vie. Certains avocats ont d’ailleurs mis au point une technique éprouvée pour faire prendre conscience des conséquences d’un départ : ils demandent aux candidats de venir avec leur épouse. Dans un cas sur deux, ils renonceraient. Car le fisc français a des moyens d’investigation pointus : retraits par cartes bancaires, communications des téléphones portables peuvent être passés au crible pour pister les vrais-faux départs. Ceux qui quittent la France doivent donc le faire pour de bon et passer plus de la moitié de l’année hors de l’Hexagone. On peut s’ennuyer sur les rives du lac Léman ou ailleurs, et l’on a vu revenir certains déçus de l’exil fiscal.
14 février 2007 @ 20:24
Je trouve le sujet moins simple que tu ne le résumes en disant “pauvres riches”. En effet, il est difficile d’être en désaccord sur le constat que les talents, ceux qui créent de la richesse ont tendance à quitter le pays.
Là où je suis en désaccord total avec de Villier et Sarko, c’est que je pense qu’il faut compenser cette hémorragie par une immigration, en encourageant les bons profils étrangers à venir chez nous.
14 février 2007 @ 23:59
Il faudrait donc de l’immigration choisie?
15 février 2007 @ 16:37
Ne pas oublier que le slogan “mon pays, aimez le ou quittez le” vient en fait d’un dictateur Brésilien… Et que le slogan “ensemble, tout devient possible” a de vieux airs d’un slogan de la SNCF
Voilà, c’était juste pour mettre un peu de piment…
16 février 2007 @ 17:37
Je n’aime pas le concept d’immigration choisie, car elle a une connotation négative, en bref “Si t’es pas bon, on veut pas de toi”. Moi je pense qu’il faut renverser le problème et dire “Que les meilleurs viennent chez nous !”.